Au-delà de l’aspect écologique et légal, la sensibilisation des collaborateurs au tri des déchets en entreprise peut s’inscrire dans une logique de réduction des coûts. Analysons cela de plus près.

Les entreprises implantées sur le territoire français produisent environ 823 millions de déchets par an, soit 91 % du flux total de déchets en France.

Les entreprises agricoles et sylvicoles sont celles qui génèrent le plus de déchets en France (45,4 %), suivies de près par les sociétés du BTP (43,6 %). Viennent ensuite les entreprises de l’industrie et des services avec 90 millions d’ordures produites par an, soit 10,1 % du volume total.

En France et ailleurs, la sensibilisation des salariés au tri des déchets en entreprise est capitale pour faire face aux enjeux posés par le réchauffement climatique.

Au fil des années, les lois se succèdent pour inciter chaque organisation à s’engager dans une démarche vertueuse en matière de tri des déchets en entreprise :

• Décret du 10 mars 2016 : aussi appelée « décret des 5 flux », cette réglementation imposait aux entreprises de plus de 20 salariés de trier les 5 principaux flux de déchets (papier, métal, plastique, verre et bois)

• Décret du 16 juillet 2021 : deux nouveaux flux de déchets sont ajoutés (le plâtre et les déchets de fraction minérale comme les briques, le béton, les tuiles, les pierres…)

• Décret du 1er janvier 2025 : aujourd’hui, les entreprises concernées sont dans l’obligation de trier les textiles, ce qui porte la gestion des déchets en entreprise à 8 flux au total.

Le non-respect de ces obligations environnementales expose les entreprises à des sanctions financières : 150 000 € d’amende, voire une peine de prison de 4 ans si la situation est grave (article L541-46 du code de l’environnement).

Déployer une stratégie responsable en matière de gestion des déchets en entreprise peut s’avérer bénéfique d’un point de vue financier. 

En effet, outre les sanctions auxquelles s’exposent les entreprises qui ne respectent pas la loi, une gestion optimale des déchets est une source d’économies significative :

• Lutter contre le gaspillage : par exemple, en incitant les salariés à privilégier le numérique au détriment du papier, le service des achats réduira le volume de papier à commander, ce qui conduira à une optimisation des ressources.

• Réduire les coûts liés à la collecte des déchets : lorsque le tri des déchets en entreprise est absent, les prestataires chargés de collecter les déchets sont obligés de les trier eux-mêmes. La charge de travail supportée étant plus importante, les prix proposés par ces prestataires grimpent en flèche.

• Bénéficier d’une collecte gratuite pour certains déchets : à l’image des huiles alimentaires usagées ou de la ferraille, certains déchets sont collectés gratuitement par des prestataires externes. Anticiper le tri de ces déchets permet donc à l’entreprise de profiter de cette gratuité.

• Améliorer l’image de marque de l’entreprise : les clients étant de plus en plus nombreux à adopter une démarche écoresponsable lors de leurs achats, les entreprises vertueuses en la matière sont susceptibles de gagner des parts de marché et de renforcer leur pérennité. 

La première étape consiste à récolter un maximum d’informations sur les déchets produits par l’entreprise, notamment en répondant aux 5 questions suivantes :

1⎮Quels sont les types de déchets générés par l’entreprise ?

Exemples : déchets recyclables, déchets non recyclables, déchets dangereux…

2⎮Quelles sont les zones de production des déchets ? 

Exemples : ateliers, bureaux, entrepôts…

3⎮Sur une période donnée, quel est le volume de déchets généré en fonction de son type ?

Exemples : Sur une semaine, quelle est la quantité de déchets dangereux produite ? Sur un mois, combien de m³ de cartons s’amoncellent dans l’entrepôt ?

4⎮Quelles sont les pratiques de tri, de collecte et de valorisation des déchets déjà mises en place au sein de l’entreprise ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? 

5⎮Les actions de sensibilisation au tri des déchets en entreprise portent-elles leurs fruits auprès des salariés ? 

En prenant le temps de répondre à ces différentes questions, l’entreprise met toutes les chances de son côté pour construire un plan d’actions adapté à la nature de ses activités.

La mise en place d’une stratégie de tri sélectif en entreprise suppose d’être capable de classer les déchets par catégorie.

Il existe d’ailleurs 3 grands types de déchets :

• Les déchets dangereux (DD) : il s’agit d’un déchet qui comporte au minimum l’une des 15 propriétés de danger définies au niveau européen (toxique, inflammable, explosif…). 

• Les déchets non dangereux (DND) : à l’image du bois, du plastique ou du verre, un DND se distingue par l’absence de danger particulier.

• Les déchets non dangereux inertes (DNDI) : sont visés les déchets non dangereux qui ne brûlent pas, ne se décomposent pas et ne produisent aucune réaction chimique ou physique particulière, peu importe leur durée de vie (exemples : briques, tuiles, béton…).

Chaque famille de déchets renvoie à des règles spécifiques du point de vue de leur tri, de leur collecte et de leur élimination. Une connaissance aiguisée de ces règles est indispensable pour fluidifier la sensibilisation des collaborateurs vis-à-vis du tri des déchets en entreprise (voir tableau récapitulatif en fin d’article). 

Une politique de tri sélectif en entreprise ne se décrète pas du jour au lendemain. Au contraire, cet engagement écologique doit s’inscrire dans une stratégie à long terme.

Pour évaluer cette stratégie avec efficacité, des objectifs doivent être fixés. En la matière, il est recommandé de combiner les deux actions suivantes : 

• Fixer des objectifs quantitatifs : il peut s’agir de réduire le volume total de déchets de 5 % en deux ans, de limiter la production des déchets dangereux de 10 % sur 5 ans…

• Choisir des indicateurs clés de performance (KPI pour Key Indicator Performance en anglais) : les KPI offrent une vision concrète de l’efficacité des actions de sensibilisation au tri des déchets organisées par l’entreprise auprès des salariés. 

Exemples de KPI : production hebdomadaire de déchets (en kilos ou en litres), quantité mensuelle de produits recyclés, coût annuel supporté par l’entreprise pour la collecte et le traitement de ses déchets…

💡Bon à savoir : Merci Débarras, spécialisé dans le débarras à destination des particuliers et des professionnels, se déplace aux quatre coins des Hauts-de-France pour récupérer vos déchets avant de les transporter dans des déchetteries professionnelles adéquates. 

À l’exception des déchets dangereux, nos équipes évacuent tous vos déchets avec rigueur et efficacité : bois, carton, plastique, papier, verre, métaux, biodéchets, matériel informatique, mobilier professionnel, déchets industriels banals, déchets inertes…

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Atteindre les objectifs fixés suppose d’obtenir l’adhésion de l’ensemble des acteurs de l’entreprise : direction, managers, collaborateurs, fournisseurs.

Lorsque la stratégie est définie, place à la sensibilisation des collaborateurs au tri des déchets dans l’entreprise, qui peut se matérialiser par les actions de communication suivantes : 

• Organiser des réunions d’échange en insistant sur les avantages du tri sélectif en entreprise (protection de l’environnement, réduction des coûts, renforcement de la culture d’entreprise, développement de l’image de marque, respect de la loi…) 

• Créer un comité de pilotage composé de collaborateurs volontaires et représentatifs de l’ensemble des départements de l’entreprise

• Dispenser des formations pratiques explicitant les nouvelles pratiques à adopter en matière de tri des déchets dans l’entreprise

• Installer des affiches et des signalétiques à des endroits stratégiques : chaque zone de production de déchets doit comporter des visuels auxquels chaque salarié peut se référer pour trier les déchets de manière responsable et favoriser le recyclage.

La sensibilisation des salariés au tri des déchets en entreprise est une chose, encore faut-il leur donner les moyens matériels d’appliquer les bonnes pratiques. 

L’humain étant naturellement réticent au changement, inciter les salariés à adopter de nouvelles habitudes en matière de tri sélectif implique des efforts et du temps.

Pour éviter d’alimenter ces réticences, les personnes chargées de déployer la politique de gestion des déchets dans l’entreprise doivent adopter une logistique irréprochable :

• Installer des poubelles de tri dans toutes les zones de l’entreprise susceptibles d’accueillir des déchets
• Adapter la taille des poubelles et des conteneurs à la nature des déchets
• Prévoir des points de collecte séparés pour les déchets spécifiques (piles, déchets dangereux…)

Impossible d’organiser une sensibilisation au tri des déchets en entreprise pertinente en l’absence de connaissances pratiques sur le sujet. 

Pour vous aider, voici un tableau récapitulant les principales informations à connaître sur le devenir des 11 types de déchets suivants :